Taveyanne est aussi précieux que le plus beau des joyaux aux yeux des gryonnais. Un écrin de verdure, entouré de rochers majestueux, les rangées serrées et sages des chalets, les prairies aux couleurs chatoyantes contribuent à en faire un lieu enchanteur qui ne peut laisser personne indifférent.
Pour préserver à long terme cette nature, ces paysages, les gryonnais ont décidé, en 1970, de signer une servitude de réserve naturelle avec la Ligue vaudoise pour la protection de la nature.
De plus, Taveyanne est inscrit à l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS). Établi par la Confédération, cet inventaire comprend plus de mille objets. Il recense les sites construits particulièrement précieux de Suisse et contribue ainsi non seulement à la sauvegarde de la diversité architecturale du pays, mais compte aussi de nombreuses perles touristiques peu connues. Avec le soutien de l’Office fédéral de la culture (OFC), Suisse Tourisme a donc sélectionné 30 sites attrayants sur le plan touristique pour la campagne « 30 lieux insolites en Suisse – Découvrez la Suisse autrement !», dont Taveyanne. Cette nouvelle sélection s’inscrit dans le cadre de la campagne «La magie des beaux sites», lancée en 2020. Sous forme de portraits textuels et photographiques, Taveyanne est présenté dans cette campagne sous son meilleur jour en Suisse et à l’étranger sur le site Internet multilingue MySwitzerland.com/ISOS. De plus, les portraits des 30 sites ISOS sont aussi disponibles au format papier. Le mini-guide «30 lieux insolites» de Suisse Tourisme et Transhelvetica présente tous les sites sous leur meilleur jour. Il sera disponible en français et en allemand à partir du Juin 2024.
Une visite virtuelle vous tente ? engagez-vous pour une promenade enrichissante avec le document de présentation disponible en bas de page, préparé par la commission de la Réserve naturelle de Taveyanne. Qu'il puisse vous donner l'envie d'y goûter par vous-même, vous y serez les bienvenus !
La Mi-été et Juste Olivier
La Mi-été est une fête pastorale qui remonte loin dans le temps. On ne sait pas exactement depuis quand elle est fêtée.
A l'époque, chaque famille possédait un petit cheptel composé de vaches, moutons et chèvres et presque toutes un chalet à Taveyanne où l'on envoyait les jeunes vachers pour s'occuper du bétail, traire, fabriquer le beurre et le fromage avec les autres jeunes 'bouèbes' du village.
Toute une vie et des activités s'organisaient durant la belle saison et on s'amusait même parfois à élire un 'Syndic de Taveyanne'.
Caroline Ruchet est née à Aigle le 1er octobre 1803. Son père, juge, appartient à la bonne bourgeoisie aiglonne. Juste et Caroline se marient le 28 octobre 1830 à Noville et s'installent à Neuchâtel où Juste sera professeur de gymnase. Ils y vivront jusqu'en 1846 et auront 4 enfants. C'est alors qu'il entreprit la grande oeuvre de sa carrière, 'le Canton de Vaud', étude historique. De nombreux séjours de vacances à Gryon et à Cergnement jalonnent cette période.
En 1845, la Révolution vaudoise éclate, les pasteurs et les professeurs deviennent suspects. Juste émigre à Paris le 4 mai 1846 où il restera 25 ans. Pour vivre, le couple ouvre une pension et Juste court la ville pour donner des leçons. Il publiera des poèmes et des romands, voire des pièces de théâtre. En 1864, Juste, lors d'un voyage en Suisse, effectue une course à Gryon et à Cergnement. Cette course aura une grande importance dans la vie des Olivier et sera la cause première de leur retour au pays. Chaque année verra Juste effectuer de nombreux voyages dans la région. En 1869, il fera un long séjour en Suisse, du 11 mai au 26 octobre où il acquiert un chalet au Fond-de-Ville. Il travaille et écrit, il se mêle à la vie du village et c'est cette année-là qu'il va chanter la Mi-été de Taveyanne.
Le couple quitte Paris en 1870 et s'installe à Gryon. Dès le printemps 1875, le pauvre Juste commence à souffrir terriblement. Le 30 septembre on le transposte à Montreux et le 7 janvier 1876, il rend le dernier soupir. Caroline remonte à Gryon pour finir ses jours. Elle décède le 1er mars 1879.
Un recueil de poèmes de Juste Olivier peut être téléchargé ci-dessous.