Géographiquement, la commune de Gryon se situe entre les deux rivières de la Gryonne et de l'Avançon d'Anzeinde, de part et d'autre d'une arête commençant au Mont Jorogne, passant par la Barboleuse, les Frasses, les Chaux et se terminant au Culan dans le massif des Diablerets.
Gryon couvre 1551 hectares et plus de la moitié de cette surface, les forêts et les pâturages essentiellement, soit env.800 hectares, appartiennent à la commune.
En altimétrie, le territoire communal passe de 680 m. (rives de l'Avançon vers la Peuffeyre) à 2620 m. dans le massif des Diablerets. Nos communes voisines sont Bex, Ollon et Ormont-Dessus.
La définition officielle des armoiries : de gueules à deux haches d'argent emmanchées d'or, posées en sautoir et accompagnées en chef d'une croix trefflée du second.
Adoptées en 1922, ces armoiries rappellent par leur croix que Gryon fut un fief de l'Abbaye de St-Maurice jusqu'à la fin de l'ancien régime.
Les haches évoquent l'audace des gryonnais, qui abattirent à coups de cognées les pieux marqués à l'effigie de l'ours que leurs Excellences de Berne avaient fait planter pour délimiter et s'approprier les forêts à la fin du XVIIe siècle.
Par un acte conservé aux archives de St-Maurice, nous savons que la Commune de Gryon est née en 1189. En effet, Pierre de Griuns, seigneur du lieu, avait avant 1189 déjà, donné sa terre à l'Abbaye de St-Maurice, alors que les territoires avoisinants demeuraient dépendants de l'Evêché de Sion.
Avant cette date, on sait que Gryon était une dépendance de Bex, servant de pâturage aux chefs Burgonde qui furent battus par les Francs en 534. La tradition parle encore de Seigneurs ayant possédé la terre de Gryon jusqu'au moment où l'un deux la céda à l'Abbaye de St-Maurice. Il s'agit du Chevalier Seguin qui partit pour les croisades en 1217.
Restant soumise à l'Abbaye qui était le Seigneur territorial, Gryon passa entre les mains de plusieurs maîtres souverains, soit les Comtes de Savoie et, dès 1475 les Bernois, ceci jusqu'à la libération de 1798.
L'indépendance en 1798, qui fut marquée par la mort du soldat Pierre Broyon, tué au combat du Col de la Croix, puis l'entrée du canton de Vaud dans la Confédération en 1803, ne changa guère la vie des gryonnais. Ils continuèrent à vivre frugalement et à travailler durement leurs terres abruptes et leurs forêts.
Ils connurent des moments difficiles, devant payer de lourdes dîmes et droits de taille aux nobles, devant affonter la peste à plusieurs reprises et surtout, l'incendie gigantesque du 19 juillet 1719 qui détruisit 36 chalets sur l'alpage de Taveyanne et le même jour, 68 bâtiments au village de Gryon.
C'est à partir de la moitié du 19ème siècle que la vie des Tâtchis va irrémédiablement changer pour passer d'une économie essentiellement agricole à la naissance du tourisme et de ses corollaires.
La route carrossable Bex-Gryon est construite vers 1857, l'usine électrique de la Peuffeyre en 1895 et le chemin de fer électrique Bex-Gryon voit le jour à l'aube du 20ème siècle. Ces nouvelles voies de communications vont amener les premiers hôtes citadins à Gryon. Les familles de Lausanne, Genève ou de l'étranger viennent en vacances dans les nombreuses pensions du village. Les premiers chalets de résidents secondaires voient le jour.
Le plus fameux de ces vacanciers est certainement le poète Juste Olivier qui vint s'installer à Gryon en 1871 après plusieurs séjours à Cergnement. Sa célèbre chanson de la Mi-été de Taveyanne fut chantée pour la première fois en 1869.
Dès 1900, le développement entama sa course effrénée, les constructions se font à grand rythme, le ski fait son apparition et l'on réalise la télécabine en 1956, puis les remontées mécaniques.
Le dynamisme de certains gryonnais devint même dangereux aux yeux de leurs concitoyens. Des projets de développement du plateau d'Anzeinde apparaissent, avec un chemin de fer jusqu'au sommet des Diablerets. Un comité d'opposition, puis le début de la première guerre mondiale firent abandonner ces idées.
Si la vocation touristique et l'expansion des constructions sont encore bien présents, le rythme s'est quelque peu stabilisé ces dernières décennies. Gryon peut être fier de pouvoir encore offrir une qualité de vie remarquable à ses habitants et hôtes occasionnels. Nous avons su conserver un style de tourisme familial, une ambiance chaleureuse et une dimension humaine.